La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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presque totalité du département de la Vendée et dans le district de Châtillon, département des DeuxSèvres : il importe essentiellement de fixer l'attention de l'Assemblée nationale sur la conduite de ces missionnaires et l'esprit de leur institution.

Cet établissement fut fondé, il y a environ 60 ans, pour une société de prêtres séculiers vivant d’aumônes et destinés, en qualité de missionnaires, à la prédication. Ces missionnaires qui ont acquis la confiance du peuple en distribuant avec art des chapelets, des médailles et des indulgences et en plaçant sur les chemins de toute cette partie de la France des calvaires de toutes les formes; ces missionnaires sont devenus depuis assez nombreux pour former de nouveaux établissements dans d’autres parties du royaume. On les trouve dans les ci-devant provinces de Poitou, d'Anjou, de Bretagne et d’ Aunis, voués avec la même activité au succès, et en quel. que sorte à l’éternelle durée de cette espèce de pratiques religieuses, devenues, par leurs soins assidus, l’unique religion du peuple. Le bourg de St- Laurent est leur chef-lieu, ils y ont bâti récemment une vaste et belle maison conventuelle, et y ont acquis, dit-on, d’autres propriétés territoriales.

Cette congrégation est liée, par la nature et l’esprit de son institution, à un établissement de sœurs grises, fondé dans le même lieu, et connu sous le nom de filles de la sagesse. Consacrées dans ce département et dans plusieurs autres au service des pauvres et particulièrement des hôpitaux, elles sont pour ces missionnaires un moyen très actif de correspondance générale dans le royaume : la maison de St-Laurent est devenue le lieu de leur retraite, lorsque la ferveur intolérante de Îeur zèle ou d’autres circonstances font forcé les administrateurs des hô-