La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

216 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

« Croyez, dit-il, que le thermomètre de l'esprit public des départements n’est pas au même degré que celui de Paris ; croyez que les opinions religieuses y sont consacrées, et qu'il serait imprudent, peutêtre injuste, de les troubler. Il y a des préjugés qu'il faut attaquer avec ménagements, et par les armes de l'instruction ; mais l'instruction doit être présentée au peuple comme un jour doux à des yeux délicats ».

L’opinant a tracé avec les couleurs du sentiment et de l’éloquence le tableau des services que les prêtres ont rendus à la patrie et des persécutions que leur zèle constant et vraiment sublime leur a méritées, Il les a peints dans les malheurs de l’abandon et du dénuement, et il a cherché à soulever l'indignation contre ceux qui tenteraient, par des projets semblables à celui de Cambon, de rendre la patrie ingrate.

CHABOT, en convenant que le projet de Cambon présentait des articles qui méritaient quelques amendements, l’a défendu dans presque toute son étendue,

Cependant, d’après le rédacteur de ce procès-verbal, Chabot

ne s'oppose pas à ce que l’on accorde « une pension » aux ecclésiastiques qui ont prêté le serment prescrit par

la loi. Quant à ce qui concerne l'impôt mobilier et celui des patentes, Chabot est d'avis (comme Cambon) de tout

supprimer...

LE ROI (d'Alençon). — Ce n'est pas la première fois qu’un observateur philosophe a remarqué dans le citoyen Cambon des vues étroites en matière de finances, une parcimonie ridicule substituée à une