La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

A PROPOS DES FRAIS DU CULTE 211

économie vraîment politique. Un système de finances chez un grand peuple ne doit pas ressembler aux petits calculs d’un économiste de comptoir. Or, le projet de décret présenté par Cambon est le fruit des méditations d’un économiste de boutique. IL y a un double objet: l’abolitiqn de l'impôt mobilier et des patentes, l’abolition du salaire des prêtres catholiques et de la pension accordée aux moines et religieuses.

LE ROI (d'Alençon, prétend que la première partie du projet est faite pour les riches ef les agioteurs ; puis passant à la seconde, il dit :

Il est souvent dangereux de vouloir appliquer dans toutes circonstances les spéculations hardies de la philosophie. Je conviens qu’en principe chaque secte doit payer ses ministres ; mais le peuple n’est point encore assez éclairé pour adopter cette mesure.

Vous n'ignorez pas l'influence que les prêtres ont acquis sur le peuple des campagnes et sur une partie de celui des villes. Si vous alliez refuser à ces prêtres le traitement que la nation leur a promis solennellement, alors vous verriez ces hordes sacerdotales se déchaîner contre la République naissante et peut-être l’étouffer dans son berceau; vous les verriez secouer de toutes parts le flambeau de la guerre civile, faire perdre à la Convention la confiance (ont elle est investie, et ne croyez pas qu'il nous fût aussi facile de triompher de ces Catilinas tonsurés que des prêtres réfractaires, Le parti des prêtress oi-disant constitutionnels est considérable et puissant : il leur serait facile de diviser le peuple français et d'opérer la ruine de la liberté. Agissons avec les prêtres comme avec ces animaux féroces qui menacent de nous dévorer: pour apaiser leur