La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

A PROPOS DES FRAIS DU CULTE 223

Je finis par une observation. Quelle est la marche de vos comités, qui nous présentent des articles d’une administration provisoire ? Dans quelle vue prétend-on fatiguer le peuple par une subversion périodique du gouvernement ? Sous tous les rapports le projet du comité est inadmissible : je demande que tout soit conservé provisoirement dans l’état où il se trouve, et je m'oppose à toute espèce de changement provisoire dans le gouvernement (Applau. dissements très vifs).

MANUEL. — Je me suis occupé ce matin à combattre les rois à la Convention nationale : et ce soir je vais combattre les prêtres. Je ne leur ferai pas plus de grâce aux uns qu'aux autres. Les prêtres ne sontils pas les auteurs de tous les malheurs du genre humain ? Pour faire connaître à la Société quel est l'esprit public des départements, je vais donner lecture d’une adresse d’une petite ville à la Convention nationale et vous y verrez que les prêtres n’y sont pas plus respectés que les rois :

« Législateurs, c’est le 21 septembre que vous avez proclamé la République, c’est le 21 septembre que vous avez sauvé la patrie, Vous avez bien connu le vœu {de la nation française, vous l'avez exprimé avec courage, vous avez fait votre devoir, nous vous en félicitons ; achevez, achevez votre ouvrage avec la même énergie, et la France entière vous récompensera dignement en déclarant dans ses assemblées primaires que vous avez bien mérité de la patrie...

« Nous étions républicains avant le 10 août, nous parlons le langage sévère de la liberté, nous ne flattons point ; méritez la confiance de la nation et elle vous l’accordera sans réserve.

« Nous payons exactement les impositions, mais

c’est pour que le produit serve à consolider notre 20°