La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

TROUBLES DE L'EURÉ-ÉT-LOIR 229

de ses privations dans celle-ci. Quand vous aurez eu quelque temps des officiers de morale qui auront fait pénétrer la lumière auprès des chaumières, alors il sera bon de parler au peuple morale et philosophie. Mais jusque-là, il est barbare, c’est un crime de lèse-nation de vouloir ôter au peuple des hommes dans lesquels il peut trouver encore quelques consolations., Je ne connais, moi, je l’ai déjà dit, que le dieu de l’Univers, la liberté et la justice. L'homme des champs y ajoute l'homme consolateur, qu'il regarde comme saint, parce que sa jeunesse, son adolescence et sa vieillesse lui ont dû quelques instants de bonheur, parce que le malheureux a l'âme tendre et qu'il s'attache particulièrement à tout ce qui porte un caractère majestueux. Oui, laissez-lui son erreur, mais éclairez-le : dites-lui positivement que l'intention de la Convention n'est pas de détruire, mais de perfectionner. Que le peuple ne craigne point de perdre ce qui seul l’attache à la terre, quand! il n’y tient pas par la fortune. Je penserais donc qu'il serait utile que la Convention fit une adresse pour persuader au peuple qu’elle ne veut rien détruire, mais tout perfectionner ; que si elle poursuit le fanatisme, c’est parce qu’elle veut la liberté des opinions religieuses.

DANTON demande ensuite le jugement du ci-devant roi, pour donner satisfaction aux républicains. Il termine ainsi son discours :

Ainsi d’une part, assurance au peuple qu'il lui sera fourni des blés ; accélération du jugement du ci-devant roi, et déploiement des forces nationales contre les scélérats qui voudraient amener la famine au milieu de l'abondance ; telles sont les conclusions que je vous propose et que je crois les seules utiles. (Vifs applaudissements).