La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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sont pas cultivés, est condamné à être esclave, c’està-dire à n'avoir que des mœurs corrompues ; jamais un tel peuple ne connaîtra le dogme sacré de l’insurrection, de la résistance à l'oppression, et quand il connaîtrait ce dogme sacré, vous ne le lui verriez jamais mettre en pratique. Mais tout peuple éclairé sera libre quand il le voudra. Je dis plus ; les lumières amèneront nécessairement la liberté, parce qu’elles font connaître les droits de chacun ; droits que l'ignorance, dans laquelle on voudrait nous replonger avec les principes que l’on débite parfois à cette tribune, ne fait ni Soupçonner, ni découvrir, ni recouvrer. .

Je lavouerai, les premières assertions de DurandMaillane m'ont paru fort étranges, lorsqu'il a voulu circonscrire ainsi dans certaines limites la raison de l'homme qui n’en connaît Plus, où donner, à l’exemple des despotes, telle direction plutôt que telle autre, à la pensée et à la main de l’homme, tandis que sous le régime républicain la pensée et la main de l'homme prennent toutes les directions et toutes les formes possibles en agrandissant son domaine. Qu'elles sont petites, qu’elles sont bornées les vues de Durand-Maillane ! Il m’a semblé encore une fois entendre un homme du XVIe siècle, lorsqu'il a posé cette question : convient-il dans une République de donner la préférence aux sciences plutôt qu'aux arts mécaniques ; comme si le comité d'instruction avait cherché à établir une préférence, ou comme s’il pouvait létablir ?

Durand-Maillane ignore donc que tout se tient dans la nature ; que la construction des vaisseaux, pour prendre un exemple, tient à fout ce que la géométrie transcendante, à fout ce que la mécanique et l’hydrodynamique ont de plus abstrait et de plus