La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

DISCOURS DE JACOB DUPONT 241

difficile, et l’on sait combien les navires sont utiles à la prospérité de l’agriculture et du commerce.

Mais si les premières assertions de Durand-Maillane sont fort étranges, si elles déshonorent en quelque sorte, et notre siècle, et notre révolution, et cette tribune, que dirai-je des .Principes religieux qu’il a avancés ? Durand-Maillane ne paraît avoir lu que dans les in-folios que Camus apporta à la tribune de l’Assemblée Constituante, pour lui faire une constitution civile du clergé. Il aurait dû lire plutôt dans le grand livre de la nature, ouvert à tous les yeux, et où tous les yeux peuvent et doivent lire leur religion, si l’on veut délivrer l'espèce humaine de ces nombreux préjugés amoncelés depuis tant de siècles.

Quoi les trônes sont renversés, les sceptres brisés, les rois expirent et les autels des dieux restent debout encore ! (Murmures subits de quelques membres): JEHAN. — Je demande que lopinant soit rappelé à l’ordre.

JACOB DUPONT. — Des tyrans outrageant la nature y brûlent un encens impie. (Mémes rumeurs) La grande majorité de l'Assemblée les couvre par des applaudissements).

Maïs les trônes abattus laissent cependant ces autels à nu, sans appui et chancelants. Un souffle de la raison éclairée suffit pour les faire disparaitre. Et si l'humanité est redevable à la nation française du premier bienfait, peut-on douter que le peuple français souverain ne soit pas assez sage pour renverser aussi et les autels et les idoles aux . pieds desquels les rois avaient su le faire enchaîner.

Croyez-vous donc, citoyens légisiateurs, fonder et consolider la République française avec des autels autres que ceux de la patrie, avec des emblèmes ou