La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

942 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

des signes religieux autres que ceux des arbres de la liberté 1 (Vifs applaudissements de l'Assemblée ei des tribunes).

Plusieurs membres s'agitent avec violence.

D'AUTRES MEMBRES. — Nous demandons que les évêques soient rappelés à l'ordre.

AUDREIN. — Mais vous nous prêchez la guerre civile ! Le :

LE PRESIDENT. — Je prie les interrupteurs de permettre à l'orateur de continuer. (Rumeurs sur les mêmes bancs).

DUCOS. — Je demande que la liberté des opinions soit prohibée, attendu qu’elle paraît extrêmement funeste à certaines personnes.

JACOB DUPONT. — La nature et la raison, voilà les dieux de l’homme, voilà mes dieux | ce

AUDREIN. — On n'y tient plus!

Il sort brusquement de la salle. (Rires).

JACOB DUPONT. — Admirez la nature, cultivez la raison, et vous, législateurs, si vous voulez que le peuple français soit heureux, hâtez-vous de propager ces principes, de les faire enseigner dans les écoles primaires, à la place de ces principes de fanatisme, que Durand-Maillane veut y substituer. Il est plaisant, en effet, de voir préconiser une religion adaptée à une constitution qui n’existe plus, préconiser une religion dans laquelle on enseigne qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes ; et remarquez, citoyens, que les prêtres de cette religion, dont Durand-Maillane nous a fait un si pompeux éloge, ont encore un despotisme bien plus étendu que celui des rois. Celui-ci se bornait à rendre les hommes et les peuples malheureux dans cette vie ; mais les autres tyrans étendent leur domination à une autre vie, dont ils n'ont pas plus d'idée que des