La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 265
qu'il propose le renvoi à Roland. — Sa raison est admirable! Si quelques sections de Paris s'opposent aux lois existantes; c'est un détail trop peu important pour que l'Assemblée s’en occupe. Sevestre (Montagnard) : « Il nous faut éclairer le peuple en bons pères. Souvenons-nous que nous sommes tirés du sein du peuple et que nous devons y rentrer... Pourquoi obliger le peuple à voter d’une autre manière que nous ? »
Sevestre fait allusion aux occasions où la Convention emploie l'appel nominal et le vote publie. Sevestre méconnaît singulièrement la différence des situations. Mandataires du peuple, les députés doivent voter publiquement pour que le peuple puisse les juger; et, d'autre part, l'inviolabilité leur assure l'indépendance. Le peuple n’a pas de mandants; il ne doit de compte à personne; en revanche beaucoup de ses membres peuvent être dépendants et ont besoin du secret pour voter librement.
Les tribunes ayant vivement applaudi Sevestre, le président les rappelle à l'observation du règlement qui interdit tout signe d'approbation ou d’improbation. Un membre : « Nous devons être libres ici; le peuple des tribunes n’est pas le peuple français. Nous ne devons obéir qu’au peuple entier. » (Bruit des tribunes '.) Le président rappelle encoreles tribunes au silence.
Peu après, Momoro et Peyre, mandés la veille, paraissent à la barre. Les explications de Momoro ne sont pas très satisfaisantes, mais la Convention, ayant égard à ce que la section a finalement obéi au décret, en votant pour l'élection du maire au scrutin secret, passe à l’ordre du jour.
1% octobre. — Le citoyen Charlemagne, à la tête d’une députation de la section de Molière et de La Fontaine, s'exprime ainsi : « Les hordes d'esclaves que les despotes
1. Les tribunes n’entendent pas que l’on conteste leur droit de direction et
au besoin de correction sur la Convention : elles aussi sont le peuple souverain .