La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
266 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS
conjurés ont envoyées pour détruire notre liberté sont détruites. mais le monstre de la tyrannie n’est pas le seul. Celui de l’agiotage.. sera plus dangereux encore... si par une loi répressive et terrible on ne parvient à l’atteindre jusque dans son propre repaire pour l'y étouffer.… Une loi a déclaré l'argent marchandise. Et aussitôt on a vu le plus affreux brigandage s'exercer par de vils publicains qui se targuaient d’une protection que les lois ne doivent accorder qu’à la vertu... Les assignats perdirent, en échange avec l'argent, les deux tiers de leur valeur. Nous sommes députés vers vous pour vous inviter à rendre une loi répressive contre tous ceux qui, en échangeant une monnaie quelconque contre les assignats nationaux, donneraient une valeur de monnaie métallique inférieure à celle qui est attribuée aux assignats. » La Convention renvoie au comité des finances.
Des citoyens de la section de l'Arsenal viennent, à leur tour, réclamer une loi sévère contre ce qu'ils appellent l’agiotage. Une députation de la section de l'Observatoire vient demander à la Convention de réglementer le commerce des grains de la manière suivante : « Les grains ne pourront être vendus que sur les marchés. Le prix en sera taxé. Tous les baux actuellement existant seront renouvelés. »
Renvoyé au comité d'agriculture *.
16 octobre. — Adresse des citoyens de la section du Marais réunis en assemblée générale : « L'Assemblée, voulant donner l'exemple de son respect pour les principes, arrête qu’elle regarde comme nulle la nomination faite précédemment par
1. 15 octobre. — Longue discussion au sujet du camp de Paris. Letourneur, secondé par quelques Montagnards et mème par des Girondins, défend inutilement la cause du camp par divers motifs : 1° défense de Paris; 2° utilité du camp pour l'instruction des soldats ; 3° pour donner du travail aux ouvriers de Paris. — Kersaint répond, et il faut lire dans son discours un passage qui rappelle la question déjà traitée par nous : « si, en cas d’invasion, il serait avantageux que le gouvernement s’enfermät dans Paris ». Kersaint, ex-militaire, n’est pas de cet avis. Et il en appelle au sentiment de Dumouriez, à l’exemple des Américains et de Washington. La Convention donne raison à Kersaint. Le camp est condamné.