La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 211
Des membres demandent l’ordre du jour, d’autres s’y opposent. La Convention passe à l’ordre du jour. — Quel est le ministre pour qui la Convention craint le débat à fond proposé par Lidon? On ne peut répondre avec certitude, il me semble. Au reste, je crois que la Convention veut surtout dérober, le plus possible, au public la division qui a existé au sein du Pouvoir exécutif provisoire.
Mais voici Larivière qui proteste contre l’ordre du jour en termes très vifs.
Camus (point Girondin) : « Je vote pour le décret d'accusation contre les ministres qui ont dilapidé les finances de l'État, à moins qu’on ne me prouve, par le registre du Conseil, que le compte de toutes les dépenses a été reçu et approuvé. »
Lasource : « Je demande que l’Assemblée décrète que la discussion s’ouvrira sur la manière dont les ministres }ustifieront qu'ils ont rendu leurs comptes au Conseil exécutif. »
Adopté par la Convention.
Henri Larivière dit : « Après une discussion approfondie, la Législative décréta que chaque ministre rendrait compte à ses collègues et qu'il serait fait un arrêté du tout. Donc, ce qu’il faut demander à chacun, ce n’est pas un compte individuel, mais la représentation de l’arrélé général qu'ils ont di prendre. Les vérités que je vous expose, Danton les a reconnues lui-même en vous disant qu'il avait rendu son compte à ses collègues. Cependant Roland vous déclare qu'il n'a pas assisté à cette délibération collective... et qu'il n’a pas pu découvrir de traces de cette conférence amicale. Voici le décret que je propose : Le Pouvoir exécutif justifiera dans les vingt-quatre heures de la délibération qu’il a dû prendre. »
La Convention adopte la proposition de IL. Larivière. Ainsi, c’est bien entendu, la Convention ne demande pas absurdement que Danton rende, devant elle, compte de ses dépenses secrètes, dans un détail quelconque, qui en ôterait