La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 279
Guillaume, prévenu de malversation, fut arrèté. De là, parmi les petits commerçants, une panique générale, puis des rassemblements sur la place de Grève, des menaces contre la Municipalité. Le Conseil général crut bien faire de s’emparer de la Maison de secours (actif et passif) et de procéder lui-même à la liquidation. Au moment où la Convention se réunit, la Commune avait déjà jeté dans cette affaire 400 000 francs d'argent municipal et 300 000 francs avancés par l'État. Sitôt la Convention réunie, la Commune vint lui demander une nouvelle avance de deux millions. À ce chiffre, Cambon sursauta de colère. « De millions en millions, dit-il, on ruine la France pour une troupe de voleurs, qui, avec le moule d'impression signé Guillaume, feront passer en billets de confiance toutes les papeteries de la République... Je demande qu'aulieu d'accorder les deux millions, vous réclamiez le compte de l'emploi des trois millions avancés pour différents objets à la ville de Paris... » Danton, Tallien, immanquables défenseurs de la Commune, combattent en vain la proposition de Cambon; elle est décrétée; mais la Commune revient à la charge: elle menace l’Assemblée de mouvements populaires; Cambon riposte en chargeant à son tour sur la Municipalité. « Même après l'arrestation de Guillaume, la Commune n’a rien fait de ce qu’elle devait faire; elle a pris les caisses sans inventaire, elle n’a pas fait apposer des scellés sur les valeurs... La presque totalité des billets émis (5 à 6 millions) a été émise depuis que la loi a défendu de nouvelle émission. » La Convention passe à l’ordre du jour (11 octobre). — Le 12 octobre on voit revenir les gens de la Commune : cette fois, Cambon crie, assisté par Camus. Camus apprend à l’Assemblée que les députés de la Commune refusent de livrer les comptes de la Maison de secours et que Guillaume vient de s'enfuir avec deux officiers municipaux, à qui on avait confié sa garde. — Toutefois la Convention accorde encore 30 000 livres : ces 30 000 livres disparaissent en quelques jours.
Ce 19 octobre, une lettre de la section du Théâtre-Français