La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

280 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

(du Luxembourg) ramène devant la Convention la question de la maison de secours. Jullien de la Drôme prend la parole pour la Maison de secours.

« Messieurs, dit Jullien, nous sommes les représentants des pauvres; nous sommes les pères du peuple, depuis longtemps victimes de la cupidité des riches; nous lui devons des secours. » — Un membre : « Nous lui devons de bonnes lois ». Jullien : « Nous avons donné au peuple des droits politiques immenses, ce n’est point sans doute pour le plonger dans la misère ». — Voix : « Allons donc! qui est-ce qui a cette intention ». — Jullien : « Vous en avez fait des souverains ». Le président : « Il n'y a point de souverains mais un seul souverain, le peuple ».

Jullien : « J'implore votre humanité, je réclame les droits, les besoins du peuple. On me demande si j'ai des moyens pour y satisfaire. Oui, sans doute. Je retrouverai dans le superflu des riches assez de quoi pourvoir aux besoins des pauvres. Il y a dans Paris, dans la France, de riches banquiers, financiers, notaires aristocrates qui n’ont pas payé le quart (qu’en sait-il?) de leur contribution patriotique ; vous avez des municipalités patriotes; qu’elles surveillent la rentrée des fonds qui doivent en provenir et vous trouverez de quoi pourvoir abondamment au soutien de billets si nécessaires à la classe la plus malheureuse; si ces moyens ne suffisent pas, donnons le tiers de notre traitement. »

Brunel (Girondin) : « C’est ainsi qu'on amène chaque jour la Convention à revenir sur ses décrets; à prendre de nouvelles mesures sur des arrêtés de sections... J'entends toujours demander au nom des citoyens de Paris; mais les besoins de leurs frères des départements ne doivent-ils pas également intéresser les représentants de la nation entière? Voit-on les autres communes réclamer des secours pour soutenir des établissements particuliers? »

Sur la proposition de Brunel, la Convention passe à l’ordre du jour.