La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

286 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

fait nécessaire; représentez-vous réellement, sincèrement vos sections? Comment avez-vous été élus? et par combien d’électeurs? Avant de vous présenter à nous comme députés des sections, vous auriez dù nous mettre en mesure de vérifier la sincérité des opérations qui fondaient votre titre. Retournez dans vos sections... Nous allons y envoyer des commissaires qui feront avec vous une enquête, impraticable ici. Les vérités dont vous êtes porteurs peuvent souffrir quelque délai, puisqu'elles sont éternelles, à ce que vous dites. Et quand vous nous aurez prouvé qu'en effet la majorité de Paris approuve votre démarche, et votre langage, il nous restera un acte à accomplir, un acte important et nécessaire; c’est de consulter, à son tour, le peuple des départements... Vous avez bien fait de nous menacer d’un référendum de Paris. Nous acceptons le référendum, mais celui de la France entière. Nous allons réunir toutes les assemblées primaires. On y lira le discours adressé à la Convention nationale par les sections de Paris (si tant est que vous ayez parlé vraiment au nom de Paris). Nous saurons si nos commettants s’associent, ou non, à des mercuriales qui nous sont données sur un pareil ton. Selon la réponse de la France, chacun de nous, députés, saura s’il doit conserver son mandat ou le résigner. « Mais c’est l'appel au peuple, c’est l'appel à la guerre civile! » se seraient écriés les Montagnards. Ne dites pas non, car voyez comment ils ont reçu la proposition d'en appeler au peuple sur le sort de Louis XVI. A Paris, où, sous le nom de section, la peuple électoral est en permanence, il est permis de provoquer des référendums vrais ou prétendus, comme celui dont s’autorise l’orateur Drumont; mais en province non.

La Convention passe à l’ordre du jour. Plusieurs membres demandant l'impression du discours Drumont et de la réponse du président, Gensonné s’y oppose : « Nous avons, dit-il, juré l'unité de la République. Et dès lors nous avons pris l’engagement de repousser tout système qui pourrait nous désunir. Il faut empêcher qu’on n'attribue à la Commune entière de