La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 287

Paris ce qui peut n’être que le crime de quelques individus. Je demande qu’on ensevelisse dans l'oubli la pétition qui vous à été présentée ». La Convention se range à l'avis de Gensonné. — Ce Gensonné!... calomniateur de Paris, et fédéraliste, quand même!

Une autre manière et meilleure de répondre à la harangue Drumont c'eût été de voter sur l'heure la garde départementale. La Convention espéra mieux d’un procédé moins franc. Nous avons dit quelle tactique elle avait adoptée, et quel en fut le succès. Mais quand on vient nous parler de l’ascendant souverain de la Gironde sur la Convention, cette question de la garde nous en donne la mesure. La Gironde ne peut entrainer l’Assemblée dans une affaire où l’Assemblée voit très bien que sa dignité, sa sécurité sont intéressées, et où elle n'aurait qu'à suivre son propre penchant, pour marcher avec la Gironde, mais. elle n'ose pas.

20 octobre. — Des émigrés pris les armes à la main, et qui auraient dû être jugés sur les lieux, avaient été amenés à Paris. On avait craint un moment que le peuple de Paris ne se portât à des violences contre ces émigrés. Il n’en fut rien. Thuriot, à cette occasion, fait remarquer que, dans les troubles qui ont eu lieu à Paris, « le peuple ne s’est jamais rendu coupable de ces mouvements désordonnés dont le souvenir seul fait horreur et qui ne peuvent être attribués qu'à des scélérats que des circonstances révolutionnaires et l'absence des lois » — disons plutôt d'une force régulière « ont fait sortir des divers points de la République et conduits à Paris ». Voilà un Montagnard — et même le Montagnard le plus communaliste — qui maintenant parle des massacres de septembre comme en parlent les Girondins. Sur ce point, il est en contradiction avec Robespierre, en contradiction avec Danton, son ami, qui, en mars 93, soutiendra encore la thèse d'un mouvement irrésistible du peuple. [

Lecture d’une adresse des administrateurs du département du Calvados : cette adresse amphigourique et emphatique ne