La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

288 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

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contient qu'un passage à retenir : « Législateurs, les habitants de Paris sont nos frères d'armes; avec eux nous appartient le droit de vous garder. Dans peu, nos concitoyens seront à leur poste; ils veilleront, eux aussi, à votre sûreté. Malheur à une section de la République, si elle prétendait tout gouverner, tout diriger à son gré! »

Boileau, Biroteau, demandent, pour celte adresse, l’impression, l’affichage, ou au moins l'insertion avec mention honorable au procès-verbal. Aucun des Girondins influents ne soutient cette proposition. L'Assemblée passe à l’ordre du jour.

21 octobre. — Une députation des citoyens des sections Bonne-Nouvelle et Quinze-Vingts se présente. Son orateur, Gonchon, lit une adresse...

Je suis très en peine de savoir comment la traiter, cette adresse. Elle est trop longue pour être reproduite et elle a encore besoin d'être quelque peu commentée; car on ne voit pas très bien où l’auteur veut en venir et quelles sont ses visées. D’assez nombreux passages semblent indiquer des gens hostiles à la Gironde, favorables à la Commune. Cependant l’Assemblée accueille cette adresse avec un applaudissement constant; à aucun moment il ne s'élève des murmures; Guadet préside; Guadet, l’un des plus intransigeants parmi les Girondins; Guadet à la fin accorde à la députation des compliments qui sortent de la banalité ordinaire, qui ont un accent particulier de sincérité.

Citons quelques passages. Voici d'abord pour le ton oratoire et pour la rhétorique : « Quand la cour versait à pleines mains sur tout l’Empire la coupe de la haine et de la corruption, lorsque la France était encore un royaume, nous entretenions sous le chaume des faubourgs et sous les ruines de la Bastille le feu sacré de l'égalité; nous rappelions à haute voix les grands principes et nous faisions à la barre cette prophétie politique : L’éponge des siècles peut effacer du livre de la loi le chapitre de la royauté; mais le titre de la