La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 289
souveraineté nationale restera toujours intact. » (Applaudissements.) Puis c'est une file interminable de pensées, de maximes ou de conseils, qui ne surprennent pas précisément par la nouveauté ni par un rigoureux enchainement. « Sous des rois, l'État peut se soutenir par l'intrigue et le vice, mais l'empire des lois ne se conserve que par les bonnes mœurs. (Applaudissements.) Exterminons les tyrans et ne le devenons pas; qu'une idole nouvelle ne s'élève pas sur les débris de nos anciens monuments: détestez la flatterie, c'est la compagne du vice, l’écueil de la vertu et la peste des Républiques, etc. »
Puis un passage long et confus, sur les haines et les défiances qui divisent les citoyens et les législateurs; exhortations à la confiance réciproque. Voici qui devient plus clair : « Est-il un homme assez insensé pour confondre les habitants de Paris avec des scélérats ou des insensés que nous méprisons? — Avait-on besoin, pour appeler autour de vous vos frères des départements, de calomnier les hommes du 14 juillet? Nos bras ne sont-ils pas toujours ouverts pour les recevoir... Ah! qu'ils viennent non pas six, sept mille, vingt-quatre mille, mais un million... Ils trouveront ici des frères et des amis, disposés à faire succéder l’empire des lois à celui de la force... qu'ils viennent, non pas pour vous défendre, mais pour nous aider à vous garder. » (Vifs applaudissements de l'Assemblée et des tribunes.) — Oui, c’est plus clair dans la forme; mais tout à fait ambigu au fond. L’orateur parait approuver l’appel aux contingents départementaux, et se plaindre seulement qu'on ait dans cette occasion calomnié Paris, ce qui est l’argument capital de la Commune contre le projet girondin. 11 ne veut pas que tous ces gens appelés viennent pour défendre; il admet qu'ils viennent pour garder. Des gens qu'aucune atteinte ne menace n’ont pas besoin d'êtres gardés. Si l’on se garde c’est toujours contre quelque chose ou quelqu'un.
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