La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 295
et dangereux, que la Montagne de la Convention incrimine déjà, mais que la majorité ose encore approuver, tolérer tout au moins.
24 octobre. — Au nom du comité diplomatique, Lasource fait un rapport et présente un décret sur la conduite à prescrire aux généraux français, en pays ennemis. Long rapport que nous n'avons pas à résumer ici; il contient seulement un passage dont l’application n’est pas difficile à faire.
« Les révolutions, dit Lasource, sont le sommeil des lois. » Le mot est remarquable. — « Lorsqu'elles arrivent, des mouvements, produits par des passions viles, se mêlent au mouvement général que produit la sublime passion de la liberté ; les haines individuelles se joignent à la haine des tyrans, la férocité des monstres à la colère des hommes... Une révolution n’est souvent ensanglantée que par les crimes qui se couvrent de son manteau. Et ce que l'opinion et l'histoire mettent sur le compte des nations n’est que l'œuvre sourdement méditée de quelques scélérats obscurs qui en sont à la fois l’opprobre et le fléau. »
— « C’est indécent! » s’écrie Marat.
Tallien prend la parole : « Il y a, à la barre de la Convention, des commissaires de la Commune qui demandent à présenter une pétition qui intéresse la sûreté générale. Il s’agit de les autoriser à demander au ministre de l'Intérieur les noms des Prussiens arrivés à Paris, parmi lesquels ox répand qu'il se trouve des émigrés qu'on veut soustraire au glaive des lois. Je demande que ces commissaires soient admis. » — Gensonné : «Je demande que la Commune soit obligée dans les vingt-quatre heures de présenter au comité de sûreté générale les présomptions ou les preuves d’après lesquelles Tallien a dit, en leur nom, qu'il y avait des émigrés parmi ces Prussiens ». — Tallien : « On répand dans le public que ces Prussiens sont des émigrés; il est de notre devoir de demander d'éclairer le peuple ». — Gensonné : « La Commune