La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

296 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

aurait dû prendre des renseignements sur les faits, savoir s’il y avait quelque fondement à ces bruits, décerner des mandats d'arrêt s’il y avait lieu, et en instruire la Convention, ou, si. c'était des bruits vagues, il fallait les dénoncer simplement au comité de sûreté générale, et ne pas venir par une pétition publique leur donner une consistance dangereuse. » — Ajoutons : et faire perdre son temps à l’Assemblée.

Rouyer : « Je voudrais que l’on demandât à ces représentants de la Commune pourquoi ils souffrent que, dans les places publiques, des hommes montés sur des chaises crient avec audace à des rassemblements nombreux : Rassemblonsnous vite et fondons trois ou quatre mille sur la Convention nationale? »

Plusieurs membres : « C’est vrai, c’est Marat ». — Un membre : « La preuve?»

Rouyer : « Je trouverai ici plusieurs membres qui l’ont vu, l’ont entendu et qui l’attesteront avec moi. »

Plusieurs membres : « C’est vrai! »

Osselin (Montagnard) propose qu’on fasse avant tout une loi contre les séditieux etles perturbateurs : «Nous n’avons dans le code pénal de peine à appliquer que lorsque le crime est commis; il ne nous donne aucun moyen de le prévenir ». Osselin tient exactement ici le même langage que Buzot : « Il nous faut une loi contre ces gens qui montent sur des chaises et crient au meurtre ou à la trahison... Ces gens-là ne sont point le peuple... ne confondons pas... ».

Plusieurs voix : « Nous ne confondons pas, non plus ».

_ Rouyer : « J'ai entendu hier crier les crimes de la Convention. J'ai vu et lu affiché que la Convention avait aujourd'hui refusé 500 000 livres pour soutenir les petits billets de la Maison de secours, mais qu’au moyen d’une insurrection, on obtiendrait demain un million... Si les officiers municipaux ne se sentent pas assez de force pour maintenir l’ordre, qu’ils abandonnent leurs places! »