La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 297

Les officiers municipaux ne sont pas plus disposés à abandonner leurs places qu’à maintenir l’ordre. Ce sont très probablement eux — fecit cui prodest — qui fomentent ces mouvements. Ils espèrent forcer la Convention à lâcher l’argent de la nation et à tirer ainsi d'embarras les négligents administrateurs de la Commune qui n’ont pas surveillé la gestion de la Maison de secours. Marat demande la parole pour un fait.

Le président : « Si c'est un fait étranger aux délibérations qui sont à l’ordre du jour, vous n'aurez pas la parole ».

Marat : « C’est indigne, président, j'ai le droit d’être entendu ».

Le président : « Vous n'avez pas la parole, je vous rappelle à l’ordre ».

Marat : « C'est une dénonciation contre un ministre; c’est un objet qui intéresse le salut publie. Vous m'entendrez, malgré vous. » (On rit et on finit par écouter Marat.) — Marat et Robespierre sont gens qui prétendent obtenir de l’Assemblée un traitement privilégié et qui l’obtiennent. C’est le succès trop ordinaire de l’opiniâtreté et de l’impudence.

Selon Marat, le ministre Roland a lancé une véritable lettre de cachet : cette lettre de cachet a été saisie sur un infâme agent du Pouvoir exécutif, le sieur Descombes, arrêté par ordre des administrateurs de police.

Descombes portait sur lui deux lettres. Dans l’une, le ministre des Contributions publiques lui donnait la mission d'aller à Givet essayer de découvrir des fabricateurs de faux assignats. L'autre lettre, émanée de Roland, était ainsi conçue : « Ordre à tout dépositaire de l'autorité publique de faire arrêter à la réquisition du sieur Descombes la nommée Laroche venant de Paris, et de la retenir jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné. » — C’est là une lettre de cachet, selon Marat.

Barbaroux répond d’abord : « La loi autorise le ministre et la Commune à décerner des mandats d’arrêt pour faire