La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

338 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

certain que, loin de provoquer les événements du 2 septembre, il à fait tout ce qu’il était en son pouvoir pour les empêcher‘? Il faut se former une juste idée de ces faits... » Ici un tableau dramatique de la situation : « Quarante mille hommes marchent vers l’ennemi*. Avant d'abandonner leurs femmes et leurs enfants, les citoyens, les vainqueurs des Tuileries veulent la punition des conspirateurs qui leur avait été promise. On court aux prisons. Les magistrats pouvaient-ils arrêter le peuple? car c'était un mouvement populaire et non, comme on l’a ridiculement supposé, la sédition partielle de quelques scélérats, payés pour assassiner leurs semblables; et s’il n'en eût pas été ainsi, comment le peuple ne l'aurait-il pas empêché? » |

L'argument serait triomphant si le peuple était une individualité, ayant une volonté une. Mais le peuple ainsi conçu n'est pas une réalité, c’est une entité. Le peuple réel, ce sont des milliers d'individus, sans unité de pensée, de sentiments : des individus déconcertés. Et alors l’inertie du peuple se conçoit très aisément.

«Comment la Garde nationale, comment les fédérés n’auraient-ils fait aucun mouvement pour s'y opposer? Les Fédérés étaient là en grand nombre. » — Maladroit que vous êtes, ce sont justement eux qui ont commencé le massacre! « On connaît les vaines réquisitions du commandant de la Garde nationale! » — Les réquisitions du commandant n’ont pas été vaines; elles ont été nulles; jamais personne ne les à connues.

« On connaît les vains efforts des commissaires de l'Assemblée législative qui furent envoyés aux prisons. » — Parfaitement, cette fois.

Mais à quels hommes doit-on d’avoir discrédité l'Assemblée au point de la rendre impuissante ?

«J'ai entendu quelques personnes dire froidement que la

1. Nous avons déjà répondu à celte asserlion. 2. Il partait de 1500 à 1 800 hommes par jour.