La question de l'Adriatique

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on assista à un phénomène tout nouveau. Cette presse italienne, qui s'était montrée si acerbe et si injuste à l'égard de la Grèce durant les débats relatifs à la frontière méridionale de l’Albanie, qui ne cessait alors de répéter, avec son gouvernement, que les intérêts les plus vitaux de l'Italie exigeaient que la frontière grecque ne dépassât pas le cap Stylos, en face de Corfou, cette même presse se montrait soudain aimable et prévenante, el acceptait maintenant sans effort la thèse hellénique qu'elle avait si durement repoussée. Dans le ZLabaro, M. Filipo Finotti exposait longuement la nécessité d'une amitié italogrecque basée sur des concessions réciproques, l'Italie renonçant à s'opposer à l’annexion de V’Albanie méridionale à la Grèce, la Grèce renonçant de son côté à toute prétention sur la ville et la région de Vallona.

Hier, écrivait-il, le nationalisme italien se moquait de la mégalomanie hellénique, mégalomanie qui n’est autre chose que le nationalisme le plus pur et qui est, partant, respectable comme la « mégalomanie » de toutes les nalions, grandes ou petiles. Hier on dédaignait l'amitié d'Athènes. Aujourd'hui l’on est forcé de reconnaître que l'Italie peut — nous disons, nous, elle doil! — renouer ses anciennes relations d'amitié avec la Grèce, si elle veut développer son influence et assurer ses propres intérêts en Orient.