La question de l'Adriatique

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rendre possible le retour immédiat des réfugiés qui se trouvent soit sur notre territoire, soit à Vallona, afin que l'année agricole qui vient ne soit pas perdue pour eux; enfin permettre, le moment venu, l'application immédiate de l'accord de Corfou, aussitôt que les puissances réussiront à créer les conditions nécessaires pour l'application de cet accord (1).

Ainsi, gagnée par une concession qui ne coûtait rien à l’Italie, la Grèce se trouvait avoir accueilli avec plus de faveur qué toute autre puissance l'installation italienne à Vallona. L'Italie apparaissait à Vallona, entourée d’amitiés et d’adhésions. Elle avait rompu, avec une habileté patiente, le réseau d’obstacles diplomatiques qui enveloppait la ville convoitée, et elle s’y installait à son aise, sans restriction et sans contrôle.

Du reste, il ne s'agissait pas seulement d’une ville ou d’une baie, mais d’une zone territoriale assez étendue. On suppose bien, en effet, que la région qui entoure Vallona, et qui en forme comme la ceinture protectrice, devait suivre le sort de la ville elle-même. L'Italie traça la ligne de ses nouvelles frontières de manière à mettre sous sa dépendance une grande partie de l’AI-

(4) Le Messager d'Athènes du 17/30 octobre 1914.