La question de l'Adriatique

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banie centrale, avec un développement de côtes de plus de 100 kilomètres. Si on fait état, d'une part, des renseignements qui circulèrent dans les milieux diplomatiques d'Athènes et d’après lesquels « l'occupation italienne devait s'étendre jusqu'aux environs de la vallée située entre les chaînes de montagnes du Koudessi et de Malacastra » (1), et, d'autre part, de l’arrangement italo-grec qui permettait à la Grèce de réoccuper l'Epire septentrionale jusqu'à la baie de Gramata, on peut se rendre compte, au moins approximativement, de la configuration géographique du nouveau domaine italien. La frontière s’amorcerait au cap Semena, à l'embouchure du fleuve Semeni, de manière à envelopper toute la chaîne des monts Malakastra, qui sont comme le rempart naturel de la région de Vallona du côté du Nord: elle suivrait sans doute la vallée du Semeni, atteindrait Bérat, ville importante à laquelle l'Italie ne renoncera peut-être pas aisément, suivrait la crète des Monts Trebechina, et, tournant à l'Ouest dans es environs de Tepeleni, viendrait rejoindre la mer à la baie de Gramata. Cela représenterait une superficie qui ne serait vraisemblable-

(1) Le Temps du 31 décembre 1944.