La question de l'Adriatique

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ment pas inférieure à 4.000 kilomètres carrés.

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Cette solution est-elle durable? Les frontières ainsi tracées seront-elles fixées pour longtemps? Il n'y aurait pas lieu d'en douter, si certains incidents n'étaient venus éveiller à cet égard quelque inquiétude.

Forte des promesses de l'Italie, et aussi de celles de la Triple-Entente (1), la Grèce se croyait autorisée à considérer comme définitive l'occupation de l'Epire septentrionale, puisque cette opération s'était accomplie dans les mêmes conditions que l'occupation de Vallona par l'Italie et devait avoir les mêmes garanties et la même durée. Toutefois, M. Venizelos, qui savait, par l'expérience des années antérieures, que les promesses des grandes puissances sont souvent fragiles et conditionnelles, comptait surtout sur l'œuvre patiente du temps pour donner à la

(4) « On annonce officieusement de Londres que la Grande-Bretagne, la France et la Russie ont accepté la déclaralion de M. Venizelos relative à l’occupalion de l'Epire septentrionale. L'Allemagne et l'Autriche acceplent cette déclaration, à condition que l'occupation ne soit pas contraire aux décisions de la conférence de Londres. L'Italie a également accepté, en ajoutant qu'elle a pris une mesure analogue à Vallonua dans le même but, pour maintenir l’ordre et la sécurité, toul en respeclant pleinement la décision des puissances. » (Le Temps du 84 octobre 1914).