La question de l'Adriatique

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créer deux bases d'opérations navales, l’une dans l'Egée, l’autre dans la mer Ionienne, il désignait comme l'emplacement le plus favorable pour cette dernière, le golfe Ambracique. C’est à la suite de ce rapport que, le 9 décembre 1913, un autre officier de la mission navale britannique, le colonel Rimberg, « chargé par le gouvernement hellénique d'étudier les moyens de transformer le port commercial de Preveza en une grande base navale, quiltait Athènes, accompagné de plusieurs officiers de marine grecs, pour cette ville » (1).

Il ne fallait pas songer à établir cette base navale à Corfou, puisque l'île est neutralisée. D'autre part, la côte de l'Epire, au sud du cap Stylos, se prête mal à l'installation d’un port de guerre. Mais, à l'extrémité méridionale de cette côte, l'immense échancrure du golfe Ambracique, si étroitement fermée du côté de la mer et si fortement gardée par les balteries de Preveza, peut devenir, avec quelques travaux, le plus vaste et le plus sûr des ports de refuge. Déjà, tels qu'ils sont, les forts qui surveillent la passe la rendent presque impraticable pour une flotte ennemie, car, entre les fortifications de

(1) Dépêche de l'Agence des Balkans, 9 décembre 1913,