La Révolution française (1789-1815)

GS

parative, qui permettrait de juger une bonne fois la valeur de cette formule démocratique que les hommes ne sont rien, et qu'il n’y en a pas de nécessaires ! Dans les circonstances les plus difficiles de la Révolution, en août 4792 et en août 1793, quand la patrie et la République semblaient prêtes à s’abimer sous l'effort réuni de leurs ennemis intérieurs et extérieurs, Danton regarda le danger en face, sans trembler. Il prit le péril corps à corps, et fournit les moyens politiques de sortir d’aussi redoutables crises. Il sauva la situation.

Pour ceux qui, par aveuglement d'esprit ou par infirmité de cœur, ou seulement par habitude et tradition, professant le culte de l'ingratitude en histoire, préfèrent expliquer les événements humains par l'intuition souveraine et l'infaillible instinct de la multitude, nous voulons reproduire encore ici quelques pages du livre d'Edgar Quinet.

Malgré l'appréciation trop souvent amère, fausse et injuste, au moins étrange et regrettable de la part d’un républicain, qu'y a donnée cet écrivain si honorable, des principaux événements de la grande crise, notamment du 21 janvier, du 31 mai, de l'institution du Gouvernement révolutionnaire, et du 18 fructidor, qu'il regarde comme autant de fautes, sinon comme des crimes, nous allons rappeler les considérations, à notre avis beaucoup plus judicieuses, bien que contradictoires, qu'il a laissées sur l'importance des hommes dans la marche des événements politiques.

« Si l’on recherche la part de l'individu et celle des masses dans la Révolution francaise, dit-il, voici le résultat auquel on est conduit, et il s'applique à toutes les révolutions humaines.

« D'abord, au milieu du silence, des ténèbres et de

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