La Révolution française (1789-1815)

ENÉOIEE

XIIT

Cependant, malgré ses luttes et ses batailles, malgré tant de combats acharnés, héroïques, et malgré ses victoires, la Révolution française, dans ses tendances profondes, essentielles, ne cessa jamais d'être pacifique, nullement portée aux conquêtes. Elle voulait pour elle la liberté, l'indépendance, rien de plus. Bien qu'émettant des principes universels en politique, elle entendait s'organiser et se développer sans opprimer les autres nations.

Sans doute la Convention déclara la guerre à la seconde coalition, comme Louis XVI, ou l'Assemblée Législative, à la première alliance des rois; mais, dans les deux cas, c'était bien réellement prendre l'initiative d’une guerre de stricte défense, contre des ennemis depuis longtemps conjurés et prêts à fondre sur la France pour s'en partager les lambeaux.

Ainsi attaquée, la Révolution fut bien obligée de se défendre. Comment?

En continuant, au fond, et sauf des modifications inévitables, la politique extérieure de Richelieu et de Henry IV.

De plus, elle se soutint en massant toute la nation, surtout le paysannat, pour la défense de l'Etat.

Ayant à sa tête la bourgeoisie du xvin* siècle, ce paysannat forma une armée incomparable, qui triompha de l'Europe coalisée, en même temps qu'elle sortit l'art militaire lui-même de la routine de l’ancien régime. Mais toujours animées par le secret instinct de la grande transformation qu'elles devaient accomplir en substituant les idées réelles, la science à la théologie, et le