La Révolution française (1789-1815)
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il n’existe plus aucun chef d'accusation contre sa personne. Il devait vider jusqu’à la lie l'amer calice de l'ingratitude et de l'envie publiques, et jusqu'à l'échafaud porter la peine de son incomparable valeur et de son civisme. Tous avaient cette conviction intolérable qu'ilavait sauvé son pays!
Quoi qu'il en soit, à l'égard de la propagande armée, comme en lant d'autres occasions, ce fut encore Danton qui donna le signal du retour aux saines idées.
Dès le mois d'avril 4793 on le vit, instruit sans doute par l'expérience qu'il venait de faire en Belgique, combattre le cosmopolitisme à la Convention, et, dans une allocution du sens à la fois le plus fin et le plus profond, esquisser en quelques mots le programme de politique extérieure, toute de liberté et de paix, qui convient aux nations modernes.
« … Il est temps, citoyens, dit-il, que la Convention nationale fasse connaître à l'Europe qu'elle sait allier la politique aux vertus républicaines. Vous avez rendu, dans un moment d'enthousiasme, un décret dont le motif était beau sans doute, puisque vous vous obligiez de donner protection aux peuples qui voudraient résister à l'oppression de leurs tyrans (1). Ce décret semblerait vous engager à secourir quelques patriotes qui voudraient faire une révolution en Chine. Z{ faut, avant tout, songer à la conservation de notre corps politique, et fonder la grandeur française. Que la République s’affermisse, et la France, par ses lumières et son énergie, fera attraction sur tous les peuples... Décrétons que nous ne nous mêle-
1. Décret du 19 novembre 4792, par lequel la Convention s’engageait à accorder fraternité ef secours à lous peuples qui voudraient recouvrer leur liberté. — R,