La Révolution française (1789-1815)
NON rons pas de ce qui se passe chez nos voisins ; mais décrétons aussi que la République vivra... — (Séance du
413 avril 14793).
Plus tard, à propos d'une motion du Comité de Salut publie, il disait encore :
« Il (le comité) n’a pas assez considéré que le peuple français ne peut jamais faire de querre offensive...
« Une guerre offensive serait celle où, sans aucune provocation, nous combinerions des attaques inopinées et injustes, dans des vues d’agrandissement de notre territoire. Le Corps législatif ne serait jamais secondé dans une telle entreprise. Sans doute, si des puissances ennemies nous ont suscité une guerre injuste, si elles nous ont entraînés à des dépenses énormes, nous pourrons séquestrer momentanément une portion de leur territoire pour nous indemniser; mais c'est encore au Corps législatif à veiller à cet égard aux intérêts de la nation... » — (Convention nationale, séance du 45 juin 1793).
Dans le même temps, Dubois de Grancé disait à l'Assemblée, dans son rapport sur la réorganisation de l’armée: « .….… Le système défensif, quand il n'entraine aucun danger, est celui d'une nation juste. Elle n'agit offensivement que pour prévenir l'invasion de son propre territoire; et lorsqu'elle est forcée de sortir de ses foyers et de détrôner les tyrans, ce n'est que pour rendre les peuples à la liberté, et rentrer ensuite dans ses limites, comme un fleuve qui se resserre dans son lit après avoir fertilisé les campagnes qui l’environnent (1) ».
Outre l’exaltation du moment, cette grave erreur de la propagande armée fut certainement amenée par l'infatuation fâcheuse qui faisait croire à notre démocratie,
4. Moniteur, 1793,