La Révolution française (1789-1815)
pression militaire, sans conquêtes, par des alliances, par des conseils, par l'exemple de notre hégémonie, ou par l'effort de notre propagande philosophique pourlarénovation politique, sociale, intellectuelle et morale de l'Occident.
Cette politique fut, sinon révélée, du moins très-catégoriquement formulée à Robespierre par un des agents diplomatiques de la République en l'an IT:
« … Il faut nationaliser la Révolution, ne plus voir que la France, et revenir à la politique traditionnelle du pays.
« Notre ennemi naturel, c'est l'Angleterre; nos alliés, les petites puissances, républicaines pour la plupart...
« Il faut armer, non pour aller au Rhin, c’est la guerre éternelle (4), mais afin de dicter la paix, paix sans conquête » (2).
En un mot, la République francaise, dans l'intérêt même de la civilisation générale, devait rester assez forte pour faire admettre et respecter chez elle, par l'Europe entière, un état social libre et rationnel, sans dieu pi roi, basé sur des principes démontrables, avec un gouvernement soumis à la loi de l'utilité et de la respon* sabilité, déterminé lui-même à respecter et maintenir au dehors le statu quo.
C'était là, alors comme aujourd'hui, notre seule vraie politique extérieure, celle de Danton, de la Convention et du Gouvernement révolutionnaire, celle que l’Assemblée fit prévaloir et aboutir au traité de Bâle, dès les premiers mois de l'an III (1794-1795), la politique de
1. Preuve : la guerre franco-allemande de 1870-71, en réponse à la menace permanente du bonapartisme de s'emparer du Rhin, prétention fondamentale et suprême tendance de la propagande armée. — R.
2, Lettre de Soulavie à Robespierre.