La Révolution française (1789-1815)
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Henri IV et de Richelieu, nous le répétons, mais non celle de Louis XIV et de Napoléon [° qui aspiraient, par la violence et la ruse, à la monarchie universelle.
Or, en 1793, la coalition voulait certainement démembrer la France (1). Aucun des États qui en faisaient partie ne se proposait sérieusement, exclusivement, comme but de guerre, de sauver ou de venger Louis XVI. Tous entendaient s’attribuer un morceau de notre pays : la Flandre, la Lorraine et l'Alsace à l'Autriche, avec une compensation en Pologne pour la Prusse; Dunkerque, etc., à l'Angleterre; la Provence à la Sardaigne; le Roussillon à l'Espagne, etc.: la guerre défensive nous était . donc imposée.
Notre armée, si fortement constituée en 1793, recueillit dès 1794 le fruit des efforts et des travaux immenses effectués dans ce but.
C'est par ses victoires, par sa discipline, par son dévouement et son noble fanatisme, par les formidables campagnes de 1793, de 1794, de 1795 et 1797, en France et au dehors, en Vendée, sur le Rhin, aux Alpes et aux Pyrénées, que la Convention, le Comité de Salut public et le Directoire parvinrent à ruiner la coalition, plutôt qu'à renverser des trônes ou s'annexer des territoires ; la grande guerre défensive l'ayant définitivement emporté sur la guerre de propagande, qui ne fut réellement reprise et développée que par Bonarparte, pour le malheur de la République, de la France et de l'Humanité.
L'historien des Hébertistes, M. Georges Avenel, en fait
1. Voir les traités passés entre l'Autriche et la Prusse, entre l'Angleterre, les précédentes, la Sardaigne, l'Espagne, etc., et, en général, l'historique de la seconde coalition, dans l'Histoire diplomatique de M. F. de Bourgoing. — Danton émigré, par le Dr Robinet, in-12, Paris, 4887.