La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

2 LA NATIONALISATION

qui venait de s’établir entre le Roi et le peuple, entre tous les Ordres et tous les citoyens, et aussi dans cette allégresse témoignée au moment où, comme gage de l’entente commune, l’on décida non seulement « de frapper une médaille pour éterniser ce grand jour », mais encore, — signe certain d’une foi restée vive, — d'assister personnellement à un 7e Deum de reconnaissance ; du reste, quand, le lendemain, lecture a été donnée de l’arrêté, où se trouvaient consignées par écrit les résolutions de la veille, il fut reconnu « que la discussion ne pourrait plus porter sur le fond, mais uniquement sur Ja forme » — la rédaction seule étant réservée.

On décréta donc notamment :

.… La taxe en argent représentative de la dime; le rachat possible de toutes les dîmes ; l’abolition de tous les privilèges et immunités pécuniaires ; légalité des impôts ; la suppression de la pluralité des Bénéfices, etc.

On pouvait par suite justement penser que lesort avec ses dimes simplement rachetées,

du Clergé, ses impôts augmentés, ses immunités pécuniaires supprimées, ses Bénéfices réglementés, et enfin sa religion maintenue, — était à tout jamais fixé. Mais, Ô versatilité des Assemblées délibérantes ! ces décisions si solennelles vont, avant quelques jours, au souffle de l’irrésolution ou de la passion,