La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES 3

sous l’empire de courants nouveaux brusquement établis, s’égrener, disparaître, ou se transformer en décisions diamétralement contraires.

La demande que fit Necker, le 7 août, à lAssemblée, d’un emprunt jugé nécessaire et urgent de 50 millions fut l’occasion d’un premier revirement. Comme l’on discutait sur le gage à fournir, et que de différents côtés naissaient les objections, le.-marquis de Lacoste déclara qu’on satisferait le peuple et les créanciers de PEtat, en répondant à la demande, et pour seul et unique gage de l'emprunt il désigna les biens ecclésiastiques. « Ces biens, s’écriat-il, appartiennent à la nation ; le moment est venu pour elle de les revendiquer parce que le moment est venu où celte nation rentre dans la plénitude de ses droits. » Puis il déposa un projet d’arrêté conforme, en admettant un tempérament pour les évêques et les curés, qui, ministres essentiels du culte divin, devaient selon lui être payés par l'Etat.

Ce fut, après le mot de Buzot et celui de Talleyrand, le premier cri de guerre poussé contre le patrimoine du clergé. Mais sur le moment il fut sans écho, car, à part Alexandre de Lameth, qui l’appuya par des sophismes, personne n’y répondit. L'affaire n’eut donc pas de suite ce jour-là, lemprunt ayantété voté purement et simplement, sans indication de gage, sur l’observation faite par Clermont-Tonnerre que la loyauté française était pour