La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

DANS LES DÉPARTEMENTS. I!° PÉRIODE 109

de 200 milliers, — pouvait avoir une valeur marchande de 12 à 15 mille livres.

On n'avait compris ni les statues, ni les tableaux, ni les boiseries principales, ni les cloches, ni les tombeaux, ni les autels, formellement exceptés de la vente.

La modicité des estimations était, il faut le reconnaître, en rapport avec les circonstances des temps. Affectées d’une façon spéciale à la prière, à la vie en commun, à tout ce qui touche au monde religieux, les constructions qui en étaient l’objet ne pouvaient servir qu'au monde religieux. Or, ce monde venait de s’évanouir; fatalement il laissait sans valeur des biens exclusivement adaptés à ses convenances, et que plus personne n’était à même d'utiliser. Les estimateurs avaient donc eu raison de ne tenir aucun compte de la destination des édifices, et d'apprécier uniquement les matériaux qu'on pouvait en retirer; ainsi procède l’orfèvre lorsque, n’en trouvant plus emploi, il doit jeter au creuset le bijou d’or, aujourd’hui démodé.

L’estimation par lots n’impliquait pas une vente morcelée; tout au contraire, à ces trois lots, on en ajouta, — pour former un seul bloc de tout le noyau patrimonial de Citeaux difficilement divisible, — »4 autres, consistant en 2 moulins, une tuilerie, 12 étangs et quantité de terres et prés d’une contenance de 1372 journaux et soitures.