La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

110 VENTES IMMOBILIÈRES AUX PARTICULIERS

Comme ces derniers immeubles avaient une destination générale, convenant au commerce et à lagriculture, leur valeur était courante ; aussi leur donna-t-on une estimation normale, celle de 455.000 livres basée sur le revenu de 19-266 livres qu'ils produisaient alors, et qu'ils paraissaient devoir continuer à produire. Cette estimation et celle des trois premiers lots formérent donc le total de 587.000 livres.

Le 4 mai 1791, après les formalités voulues par la loi, le Directoire du district procéda à la vente. Treize acquéreurs se disputèrent les enchères avec tant de chaleur que la totalité, — aucun d’eux n'avait demandé la division, — fut adjugée au prix élevé de 862.000 livres, qui s’appliquait pour 668.000 livres aux biens productifs de revenus. L’adjudicataire était un entrepreneur, qui déclara acquérir pour lui et cinq amis.

Le démembrement complet de la terre de Citeaux se continua sans interruption.

Tandis que les biens, qui viennent d’être vendus, étaient occupés ou cultivés par les moines eux-mémes, les autres étaient cultivés par des tenanciers payant des fermages en argent et des redevances en nature, telles que : froment, avoine, cire, chapons et cochons gras, dont l’unité pour ces derniers était alors modiquement évaluée à 24 livres. Multipliées par le grand nombre des baux, ces redevances