La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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moindre : à 2,66 p. 100 avec charge des impôts, et à 2,38 sans charge des impôts;

Etc., etc.

A quelques lieues de leur siège conventuel, les religieux de Citeaux possédaient une terre qui pouvait être pour eux un juste sujet d’orgueil, attendu qu’elle comprenait un bien unique par sa nature, sa valeur et sa notoriété. C’est en effet de la terre de Gilly-les-Citeaux que dépendait le célèbre cru du clos Vougeot. La vente en fut promptement sollicitée, la municipalité de Saint-Jean de Losne, qui avait sous la main des acquéreurs, ayant fait sa soumission dès le 21 mai 1790. Mais une difficulté d'interprétation, qui divisa les autorités locales, en retarda l’opération. Le décret du 6 août 1790, relatif à l’aliénation des biens nationaux, ne permettait, on le sait, de vendre que les portions de bois isolées et éloignées de 1.000 toises au moins des autres bois de grande étendue, et encore à la condition que leur contenance n’excédât pas 100 arpents; or, dans la terre de Gilly, objet des soumissions produites à l’Assemblée nationale, figurait un petit bois de la contenance annoncée de 120 arpents, et qui, de plus, tenait d’un bout aux bois nationaux; fallait-il Péliminer de la vente ? Le Directoire du département conclut négativement , en se fondant sur ce fait que, d’après le procèsverbal d’expertise, le bois dont il s’agit « était