La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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doyante et cultivée, il n’y avait au xrrsiècle que des terres incultes, des friches et des pâtures morcelées. Un lopin de ces terres, — 8 journaux environ, fut donné au nouveau monastère par des bienfaiteurs restés inconnus ; à quoi vinrent s’ajouter 4 autres journaux attenants, dont firent donation les religieux de Saint-Germain-des-Prés, seigneurs de Gilly, avec stipulation que le tout serait planté en vignes.

De là datent les premiers ceps. Le noyau était formé, il s’agrandit ensuite de tous côtés par des acquisitions successives, et par des donations nouvelles, et forma un vaste pourpris qui, dès avant le commencement du xiv® siècle, fut entouré de murs; on prétend que ses limites n’ont pas varié depuis. Au début, des manœuvres donnaient les deux premiers coups de culture, le reste du travail étant fait par des frèresconvers, mais au temps où le nombre de ces derniers, par suite de la décadence des ordres religieux, diminua, on les remplaça par des vignerons du voisinage dont le salaire pour chacun était en 1387 de 4 à 6 livres par an ! Plus tard à ce mode d'exploitation on en substitua un autre, celui de la location à moitié fruits, alors en faveur dans toute la Côte, et qui se continua jusqu’à quelques années avant la Révolution. Quand vint la vente, le clos en effet était cultivé par une quarantaine de vignerons qui, mieux rétribués qu’autre-