La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

LA NATIONALISATION DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES 7

plus vives alarmes ; il lui fallait 4o millions pour répondre aux besoins du présent mois, et 60 autres à ceux du surplus de l’année, et il n’y avait en caisse que 3 ou millions. Puis, envisageant les dépenses de lannée suivante, il estimait que, jointes aux besoins de la présente année, ces dépenses élèveraient à environ 160 millions la somme qu’exigerait une liquidation complète. Mais quel moyen employer pour trouver cette somme ?Renonçant à négocier un emprunt qui harcèlerait inutilement la confiance, il proposa d'imposer à tous les habitants du Royaume une forte contribution demandée une fois pour toutes et qu'il fixait au quart du revenu annuel de chacun, libre de toute charge. ù

Dupont de Nemours combattit énergiquement la proposition, en démontrant par des chiffres que votée elle serait dun faible produit, le revenu étant disséminé sur un grand nombre de propriétaires, pour la plupart pauvres, et hors d’état de supporter la contribution nouvelle. Et dès lors, ditil, où trouver les riches qui pourront assurer à la Nation une puissance financière en rapportavec ses besoins? À quelle richesse recourir? Et de suite il répond : « On aura cette richesse en pationalisant les biens ecclésiastiques! » Cette idée avait bien été à une ou deux reprises, comme nous l’avons dit, jetée déjà dans les débats, mais jemais elle n'avait