La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans
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la rue Saint-Honoré et la rue Neuve-des-PetitsChamps, toutes deux très fréquentées et commerçantes. Il est évident que si l’on avait ouvert une communication directe de l’une à l’autre, tous les terrains en bordure sur la rue de traverse auraient eu une valeur inappréciable. Mais à ce plan ilse trouvait un obstacle : la maison du notaire Rouen, située rue Neuve-des-Petits-champs, et le Cul-de-sac de la Corderie empêchaient Pissue directe de la nouvelle rue. Il fallait donc acquérir la dite maison. L'administration ne le fit pas, mais sembla dans le procès-verbal promettre le concours du notaire en termes tels quel’acquéreur était en droit d’y compter, ce qui le détermina à porter son prix à un chiffre jugé très élevé. Le notaire s'étant refusé à toute vente, l'acquéreur, qui n’avaitaucun moyen de l’y contraindre, dut, en présence de Vinexécution des promesses du Directoire, abandonner l'immeuble. C’est dans ces conditions que la folle enchère était devenuenécessaire. L'Assemblée étudia, accessoirement et comme conséquence, la question des expropriations pouvant faciliter les ventes nationales, mais ne prit aucune décision sérieuse, sur le sujet principal ; elle se contenta de rappeler aux corps administratifs les prescriptions sages d’une circulaire du 3 juillet 1791, dont le dispositif était ainsi conçu : « Les Directoires de district sont autorisés à ne