La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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Voyons maintenant ce que valurent les biens des émigrés.

Quelque temps avant les premières ventes des biens de cettenature, en février 1793, Cambon, s’appuyant sur les indications précédentes de Roland, déclarait que, d’après les états présentés par 217 districts, le nombre des émigrés s’élevait à 16.930, et que l’évaluation des biens séquestrés sur eux se montait à un peu plus de 2 milliards 760 millions ; il ajoutait que, si l’on appliquait proportionnellement aux autres districts les résultats de ceux-là, le total général des émigrés, propriétaires d’immeubles, serait de 29.000, et la valeur de leurs biens de 4 milliards 800 millions. Mais, disait-il, tout ne sera pas bénéfice pour la République, car de cette somme il faut distraire les dettes des émigrés, pouvant s’élever à 1.800 millions, de sorte que Le produit net desdits biens serait d'environ 3 milliards. Les évaluations de Johannot étaient bien supérieures, puisque, dans son rapport de lan I, il les portait à 9 milliards 560.000 liv.

Mais tous ces chiffres, vus à travers les verres grossissants des assignats, ne peuvent servir de base à nos calculs. Heureusement que les documents relatifs à la loi d’indemnité de 1825 nous en fournissent de plus sûrs.

La Restauration avait prononcé l’inviolabilité des biens nationaux. Comme corollaire, elle devait à