La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

88 LES VENTES AUX MUNICIPALITÉS

dire les bâtiments composant l’abbatiale, la maison conventuelle, l’église, et les dépendances immédiatement groupées autour d’elle et consistant en environ 1.545 journaux et soitures. Ainsi allait disparaître ce cloître, fondateur de 3.200 monastères d'hommes et de femmes , et qui, pendant plus de 7 Siècles, avait rempli le monde de son nom, et de sa puissance.

Les dépouilles de la Sainte-Chapelle, de la collégiale de Saint-Jean, des chapitres de Nuits, Langres et Autun, de la cathédrale de Dijon, et des prieurés furent revendiquées par de nombreuses municipalités. Quant aux biens des 14 cures et des 31 chapelles du clergé séculier, de petites communes, sur le territoire desquelles ils étaient situés, les accaparèrent. Par un seul décret, l'Assemblée adjugea aux municipalités du district de Dijon un gros lot d'immeubles moyennant le prix total de 4 millions 857.000 livres.

Si l’on fait porter les opérations sur le royaume tout entier, on constate qu'à différentes époques le résultat était le suivant :

Du 17 au 27 décembre 1791, le Comité d’aliénations reçut de gr districts des demandes s’élevant à 270 millions 589.714 livres, qui, jointes aux ventes précédemment consenties à 239 districts pour 1 milliard 233 millions 264.598 livres, formaient, à la

1. Courtepée, le Duché de Bourgogne, t. LI, p. 386.