Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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dévouement l’avait étonné d’abord, puis ému. S’adressant à Boulay de la Meurthe, il s'exprime ainsi : « Dites bien à Carnot que c’est un homme adorable. »

1815. — L'ordonnance royale rendue le 24 juillet met Carnot sous la surveillance de la haute police. 1815. — Le 12 septembre, il termine etdate de Cerny une

brochure intitulée : Exposé de la conduite politique de M. le lieutenant-général Carnot depuis le 1° juillet 1814 jusqu'au 12 septembre 1815.

Après le 24 juillet 1815, Carnot s'était retiré dans sa petite propriété de Presles, située à Cerny, près La FertéAlais, arrondissement d’Étampes, dans le département de Seine-et-Oise. C’est là qu’il apprit que, seul de tous les ministres de Napoléon, il était porté sur les tables de proscription de la seconde Restauration monarchique, Il fut informé par son frère Carnot-Feulins, que la police avait ordre de l'arrêter pour le conduire au château de Blois. Carnot réussit à échapper à ces poursuites ; le 17 octobre, ik gagna la frontière de Belgique à Maubeuge. Le 20 octobre, il atteignit Bruxelles, accompagné de son second fils Hippolyte et de la fidèle Joséphine Briois. Il y retrouva un grand nombre de conventionnels proscrits comme lui : le peintre David, Thibaudeau, Cavaignac, Cochon de Lapparent, Chazal, Ramel, Letourneur (de la Manche), Cambacérès, etc.

Les amis que Carnot s'était fait à Anvers lui offrirent un généreux asile dans cette ville. Mais il put se convaincre que la Belgique n'offrait aucune sécurité pour lui. Le gouvernement des Pays-Bas repoussait les conventionnels chassés de France par la Terreur blanche.

Pourvu d’un passeport, délivré par l'Empereur Alexandre, Carnot partit pour Varsovie, où une généreuse réception lui fut faite par ordre du Czar, qui lui avait conféré le titre et le rang de lieutenant-général. Carnot jugea qu'il était trop pauvre pour rester à Varsovie et, ayant refusé le service qui Jui était offert en Russie, il obtint du gouvernement prussien