Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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» O France ! Ô ma patrie ! Ô grand peuple, véritablement grand peuple ! C'est sur ton sol que j'eus le bonheur de naître. Je ne puis cesser de t'appartenir qu’en cessant d'exister. Tu renfermes tous les objets de mon affection : l'ouvrage que mes mains ont contribué à fonder; le vieillard probe qui me donna le jour: une famille sans tache; des amis qui connaissent le fonds de mon cœur, qui savent que jamais il ne conçut d'autre pensée que celle du bonheur de ses compatriotes, s’il forma d'autre vœu que celui de ta gloire immortelle, de ta constante prospérité.

» Recois ce vœu que je renouvelle chaque jour, que je t'adresse en ce moment, à tout ce.que tu contiens

‘âmes honnêtes et vertueuses, à tous ceux qui conservent au dedans d'eux-mêmes l’étincelle sacrée de la liberté.

» Je finis par la prière des Spartiates : O Dieu ! faites que nous puissions supporter l'injustice ! »

Avant d'aborder l'exposé de l'œuvre scientifique des découvertes de Carnot, il était utile de se faire une juste idée de la valeur morale et philosophique de son grand esprit. Le lecteur sera mieux préparé à prendre connaissance du chapitre suivant.