Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA GUERRE 221

fin de 1790 la garde nationale comprenait encore près de trois millions d'hommes.

Lorsque, par suite de la suppression de la Maison du Roi et des régiments étrangers, ainsi que de la désertion des soldats et de l’émigration des officiers, l’armée royale fut réduite à une soixantaine de mille hommes, c’est dans la garde nationale, telle qu’elle s’était constituée à l’origine, qu’il fallut puiser comme dans un vaste réservoir, pour défendre la Révolution attaquée. On ne trouva pas du premier coup le procédé pratique pour utiliser ces forces disponibles. Tout d’abord, on se contenta de faire appel à la bonne volonté des citoyens ; en quelques mois, 100.000 volontaires, sur 200.000 dont on aurait eu besoin, répondirent à cet appel. Ge sont eux qui, l’année suivante, remportèrent la victoire de Valmy. Après les premiers revers de nos armes, en 1792, un second procédé fut employé. La patrie fut déclarée en danger, et les citoyens appelés à s’enrôler de plein gré; dans le cas où le nombre fixé n'était pas atteint de cette manière, les gardes nationaux choisissaient entre eux pour compléter le chiffre déterminé par la loi. Les hommes levés par ce moyen ne sont donc pas des volontaires, au sens propre du mot; la plupart sont plutôt des réquisitionnaires, désignés par des camarades souvent peu bienveillants, et bien inférieurs aux volontaires de 4791.

On peut en dire autant des défenseurs de la patrie obtenus en vertu du décret de la Convention du 24 février 1793 ordonnant la levée de 300.000 hommes : à défaut de l'inscription volontaire, qui ne produisait plus guère, on devait recourir au tirage au sort ou à l'élection. Malgré l’envoi de 80 commissaires de la Convention, chargés d'accélérer la levée et de réprimer les