Le Comité de salut public de la Convention nationale

222 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

troubles qu’elle faisait naître on n’obtint que 140.000 hommes (1).

III

Si nous songeons que la plupart des volontaires de 1791, à qui l’Assemblée avait dit qu’ils n'étaient requis que pour une campagne, étaient rentrés à la fin de 1792; que beaucoup de réquisitionnaires avaient déserté, enfin que la levée de 1793 n'avait réussi qu’à moitié, nous comprendrons que le Comité de salut public, en face de la révolte de la Vendée et de la coalition de l’Europe, ait senti qu’un effort plus grand encore était nécessaire.

En 1791, dans les discussions militaires de l’Assemblée constituante, plusieurs députés avaient émis l’idée d’une levée en masse (2). Lors de l'invasion austroprussienne, les représentants Delmas, Bellegarde et Dubois-Dubais avaient tenté de réaliser cette idée dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme. Ce n’est ni un engagement ni un enrôlement que nousdemandons, disaiént-ils, mais un «rassemblement extraordinaire, une réunion momentanée, subite, de toutes les forces pour chasser l’ennemi commun, l’expulser des frontières », après quoi « chaque citoyen sera libre de retourner dans ses foyers ». Cette tentative échoua. Le 1° août 1793, les représentants Elie

(1; On avait tout d’abord mis en réquisition permanente tous les citoyens de 18 à 40 ans; mais ce principe établi, on n'avait pas su l'appliquer pour obtenir les 300.000 hommes nécessaires ; de là l’échec de la levée.

(2) Cette idée fut reprise en 1792, à la Législative. Charrier affiema qu'on n'avait pas besoin d'armée régulière, car « le tocsin sonnant, tous les patriotes seront sous les armes ».