Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA GUERRE 223

Lacoste et Peyssard la renouvelèrent sur la frontière du Nord : tous les citoyens devaient être réunis sous trois jours, dans leurschefs-lieux de cantons respectifs, armés de faulx, de piques, de lances, fusils, pistolets, « n'importe quelles armes ». Ils n’obtinrent qu’une cohue indisciplinée, effroi des pays qu'elle traversait. D’autres essais ne réussirent pas mieux.

Ainsi, lesdiverses levées de 1792etdu 24 février 1793 étaient injustes lorsqu'on faisait choisir par leurs camarades les soldats qui devaientpartir; d’autre part, la levée en masse était juste et populaire, mais impraticable. I fallait trouver une formule qui conciliàt le principe même de la levée en masse, l'égalité de tous devant la loi, avec les exigences matérielles.

Le 12 août, Gossuin monte à la tribune : Mayence, Condé et Valenciennes sont prises, Cambrai est cernée, les ennemis marchent sur Péronne, nous manquons de bons généraux ; le ministre de la guerre pérore aux Jacobins ; le Comité de salut public n’est pas au complet.… Il demande que le Comité vienne s'expliquer séance tenante sur la situation. Barère répond : l’armée du Nord vient de recevoir 18.000 hommes de renforts ; sous peu elle en recevra 30.000 autres ; le Comité à tracé un plan de campagne que Houchard exécutera ; la victoire est certaine : les ennemis de l'intérieur et ceux de l'extérieur seront écrasés. L'assurance de Barère est telle qu’on l’applaudit. Cependant, les délégués des assemblées primaires, élus sous la pression des sociétés populaires, et qui assistent en nombre à la séance, ne sont qu'à moitié satisfaits. — Pour faire mordre la poussière aux tyrans, dit l’un d’eux, il faut que tous les suspects soient mis en arrestation, et que la masse terrible des sans-culoites se précipite aux frontières |