Le Comité de salut public de la Convention nationale

92% LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

En somme, il demande deux choses : une loi sur les suspects, — que Robespierre approuve fort et qui sera votée un mois plus tard, — et la levée en masse, que préfère Danton. Toutefois, le grand tribun explique qu’elle doit se borner à être un recrutement exlraordinaire, pour lequel le Comité donnera les détails d'exécution.

Deux jours plus tard, Barère lit l’adresse qu’il a rédigée, et par laquelle le Comité de salut public appelle le peuple français aux armes. Mais ce n'était pas encore la réponse attendue : l'appel aux armes était trop vague pour être appliqué (14 août).

Cependant, le temps presse ; la Vendée triomphe, les Marseillais sont déjà à Avignon, la frontière est ouverte au nord et au midi. Les délégués des assemblées primaires, auxquels se sont joints les députés des sections parisiennes, rappellent à la Convention qu'il est urgent « de faire éclater la foudre sur tous les tyrans et sur leurs esclaves »! — On y parviendra en adoptant la levée en masse et la guerre révolutionnaire. Le Comité lança immédiatement une proclamation dans laquelle il se prononçait hautement pour la tactique révolutionnaire, et il ajourna au lendemain le décret relatif à la levée en masse (16 août). Mais ni le lendemain, ni le surlendemain, il ne présentait le décret proris. [l se contentait de prendre quelques mesures concernant les fonderies de canons, les points de concentration des nouvelles troupes, les attributions des délégués des assemblées primaires : tout d'abord, il avait songé à leur donner moins un pouvoir légal qu’une sorte de mission civique qui en aurait fait les défenseurs de l’unité et de l’indivisibilité de la République et de l’obéissance due à la Convention; mais, sur les con-