Le Comité de salut public de la Convention nationale

226 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

est écrit de la main de Carnot, avec des additions et modifications de Barère. Il était précédé d’un rapport, donnant, dans le style ampoulé del’époque, le véritable caractère de l’opération.

« Publions une grande vérité, y était-il dit : la liberté est la créancière de tous les citoyens. Les uns lui doivent leurindustrie, les autres leur fortune, ceuxci leurs conseils, ceux-là leurs bras : tous lui doivent le sang qui coule dans leurs veines. Ainsi donc, tous les Français, tous les sexes, tous les âges sont appelés par la Patrie à défendre la Liberté ; toutes les facultés physiques ou morales, tous les moyens politiques ou industriels lui sont acquis; tous les métaux, tous les éléments sont ses tributaires.. La France tout entière doit être debout contre les tyrans... Hommes, femmes, enfants, la réquisition de la Patrie vous somme tous, au nom de la liberté et de légalité, de vous destiner chacun selon vos moyens au service des armées de la République 1... La République n'est plus qu’une grande ville assiégée. Il faut que la France ne soit plus autre chose qu’un vaste camp... Paris doit devenir l'arsenal de la France !... »

Puis venait cet admirable décret du 23 août 1793, qui fut adopté au milieu d’un enthousiasme indescriptible :

« Dès ce moment jusqu'à celui où les ennemis auront été chassés du territoire de la République, tous les Français sonten réquisition permanente pour le service des armées. Les jeunes gens iront au combat ; les hommes mariés forgeront les armes et transporteront les subsistances ; les femmes feront des tentes, des habits et serviront dans les hôpitaux; les enfants mettront le vieux linge en charpie; les vieillards se feront