Le Comité de salut public de la Convention nationale

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tons respectifs pour collaborer à l'exécution de ce décret; ils pourront en outre recevoir des commissions spéciales des représentants en mission, dont le nombre est augmenté de 18. Enfin, le présent décret sera porté dans les départements par des courriers extraordinaires. C’est ainsi que l’on parvint, selon l’expression de Carnot, à « organiser militairement la fureur populaire » ; et cette levée en masse, qui aurait pu ne fournir qu’une cohue désordonnée, devint, sous limpulsion du Comité de salut publie, un grand et régulier mouvement national, où l’on retrouve, dit Barère, « cette sagesse qui n'exclut pas l'enthousiasme, et cette raison qui n’atténue pas l'énergie républicaine ».

Le décret du 23 août était la catégorique affirmation du devoir de tous les citoyens de défendre leur pays. Ce soin n'était plus réservé à des volontaires enthousiastes partis de leur plein gré, ou à des hommes tantôt éluspar des camarades malveillants, tantôt désignés par le caprice du sort : tous devaient l'impôt du sang. Le grand principe de légalité ainsi introduit dans le plus noble, mais le plus pénible des devoirs, en rendit l’accomplissement facile. Ne pouvant appeler tous les citoyens à la fois, on appela d’abord la première classe, composée des hommes de 18 à 25 ans; en cas d’insuffisance, on se serait ensuite adressé à la 2° (25à 30 ans) et même à la 3e et à la 4°. La Convention n’y fut pas obligée. La première levée, grossie des patriotes qui, bien qu'échappant à la loi, voulurent partircomme volontaires, alimenta les armées révolutionnaires jusqu’en 1798 (1).

(4) Ce n’est que le 5 septembre 1798 que, sur la proposition